Accueil A la une Finance : Les « secrets » de la résilience du dinar tunisien

Finance : Les « secrets » de la résilience du dinar tunisien

Les bonnes nouvelles sont loin de confirmer la reprise et la résilience de l’économie tunisienne, les indicateurs macroéconomiques sont encore loin des attentes.

 Depuis une semaine, les médias parlent de la monnaie tunisienne, qui, malgré la crise, prouve sa résilience. En atteste le classement du dinar en tant que monnaie la plus « forte » du continent africain selon un classement récent dévoilé par Business Insider Africa.

En réalité, cette résilience s’explique par la politique monétaire de la Tunisie, assez prudente, avec notamment une réglementation stricte des changes. Un conservatisme monétaire qui agit comme une chape de plomb permettant d’éviter les aventures spéculatives et maintient de fait la stabilité du dinar.

Même si notre monnaie est, comme beaucoup d’autres monnaies, soumise aux fluctuations (certaines monnaies ne le sont pas, les pays fixent eux-mêmes le taux de change), cette volatilité reste strictement maîtrisée par la Banque centrale compte tenu de l’ancrage de la valeur du dinar sur un panier de devises. Autre facteur à signaler, la Banque centrale qui joue un rôle crucial dans la maîttrise de l’inflation, particulièrement à travers l’ajustement des taux d’intérêt.

Pour simplifier et ne pas se perdre dans les méandres de la macroéconomie, disons que lorsque l’inflation est importante, la BCT maintient ou augmente son taux d’intérêt directeur pour rationaliser la consommation, dans le cas contraire, si l’inflation baisse ostensiblement, la Banque des banques réduit le taux directeur pour stimuler la consommation. 

L’autre force de la monnaie tunisienne, mais également de l’économie tunisienne dans son ensemble, reste les transferts des Tunisiens résidents à l’étranger (grossièrement rassemblés sous l’acronyme très impersonnel de TRE) ; les recettes touristiques et les exportations essentiellement d’huile d’olive, qui alimentent nos réserves de change et contribuent à stabiliser le dinar tunisien.

Mais ces bonnes nouvelles sont loin de confirmer la reprise et la résilience de l’économie tunisienne, les indicateurs macroéconomiques sont encore loin des attentes, la détérioration de la balance commerciale au premier trimestre 2025 en témoigne, en une seule année, elle augmente de 3.027 MD à 5.050 MD, ce qui confirme les difficultés auxquelles est confrontée notre économie. Ce n’est pas  bon ni pour notre économie  ni pour notre monnaie.

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